Perspectives 2017 dans le domaine des fusions et acquisitions
2017 une bonne année pour le marché des capitaux et des acquisitions?
27 janvier 2017
Bank Degroof Petercam présente les principales tendances de l'année 2016 et se penche sur ce que nous réserve cette année nouvelle. Tous les ingrédients semblent réunis pour que 2017 soit une bonne année pour l'activité du marché des capitaux et des acquisitions.
Marché des acquisitions : Les États-Unis en tête, avec 50 % du marché
Des transactions représentant un volume global de 3,25 milliards de dollars ont été conclues en 2016[1]. Les États-Unis restent le chef de file incontesté, avec près de la moitié du volume total. L'Europe occidentale et la Chine représentent respectivement 16 % et 17 % du marché. Le volume est inférieur à celui de l'exercice 2015, qui fut une année exceptionnelle caractérisée par plusieurs transactions d'un montant très élevé. Le deuxième semestre 2016 a été plus calme, conséquence de l'incertitude politique provoquée par le Brexit, de la baisse du prix du pétrole, du ralentissement de l'économie chinoise et de l'élection présidentielle américaine.
« Le marché des acquisitions semble avoir entièrement digéré la crise financière et avoir retrouvé un haut niveau de maturité structurelle. L'activité la plus importante a été observée sur le marché de l'énergie et de l'infrastructure, ainsi que dans le secteur des TMT* »[2], explique Alexis Meeus, CEO de Degroof Petercam Corporate Finance.
Les marchés belge et européen tirent leur épingle du jeu
En 2016, le marché européen des acquisitions a conclu 6 756 transactions représentant un volume légèrement inférieur à 800 milliards de dollars. Le nombre de transactions est resté pratiquement stable par rapport à 2015, le volume s'inscrivant en recul de près de 10 %. Cette évolution découle principalement de l'absence de transactions d'un montant très élevé en 2016.
Le segment moyen du marché qui, avec des acquisitions dans une fourchette comprise entre 15 et 500 millions de dollars, est à la mesure des entreprises belges, voit lui aussi les valorisations poursuivre leur trajectoire ascendante. Nous constatons ainsi que l'indice de valorisation a atteint un sommet à 9,2 fois le cash-flow opérationnel au cours du troisième trimestre 2016. Le nombre de transactions conclues sur ce segment a lui aussi augmenté progressivement au cours des 9 premiers mois de l'année 2016.
« Cette évolution est principalement imputable à la faiblesse des taux d'intérêt, à la soif de rachats dans certains secteurs et à l'activité intense des fonds de private equity », selon Erik Verkest, Managing Director de Degroof Petercam Corporate Finance.
En Belgique, une activité réduite a été globalement observée sur le plan du volume et du nombre de transactions par rapport à 2015 (le rachat de SAB Miller par AB Inbev avait cependant fortement influencé les chiffres de cet exercice). En 2016, 224 transactions (divulguées publiquement) ont été conclues dans notre pays. Le segment des consommateurs (20 %) et l'industrie (29 %) se sont montrés les plus actifs.
Marché des capitaux
Le marché des capitaux reste aiguillonné par des taux d'intérêt faibles, voire négatifs. Cette situation donne aux entreprises la possibilité de se financer à long terme à bon prix sur le marché des capitaux, où les investisseurs peuvent cependant continuer à trouver des rendements modestes.
En ce qui concerne le marché des obligations d'entreprises, Degroof Petercam constate que dix émissions privées ont été réalisées en 2016, pour une émission ouverte aux clients retail. Cette évolution démontre l'engouement croissant que suscitent les souscriptions privées, lequel s'explique principalement par la plus grande flexibilité de cette forme d'émission.
« On observe cependant un recul de 70 % (en volume) sur le marché obligataire en 2016 (par rapport à 2015) en raison des conditions attrayantes du financement bancaire. Malgré cela, les maturités longues, la souplesse accrue et la diversification de la gamme de financement demeurent des atouts considérables qui soutiennent un marché des émissions obligataires structurellement solide », explique Alexis Meeus.
« Cette même dynamique explique également le calme observé en 2016, avec une seule introduction en bourse. Les introductions en bourse, qui nécessitent de nombreux préparatifs, ont souffert de la volatilité élevée et de l'incertitude sur les marchés financiers », explique Erik Verkest.
Perspectives 2017
MACRO
Les indicateurs macroéconomiques deviennent de plus en plus positifs, avec pour corollaire un relèvement progressif de la conjoncture globale. Le redressement de la confiance des consommateurs et des entrepreneurs vient soutenir cette tendance. Les incertitudes politiques restent très nombreuses en raison des élections européennes de 2017 et des bases fragiles sur lesquelles repose la hausse de l'endettement en Chine. Néanmoins, le bilan semble globalement positif.
M&A
Cette situation paraît soutenir un marché des fusions et acquisitions toujours solide, porté par la croissance externe, les tendances à la consolidation, le faible coût du financement par LBO et l'intensification de l'activité de private equity. Ces derniers ont levé 375 millions d'euros de capitaux frais en Belgique et près de 12 milliards de dollars au niveau international en 2016, ce qui leur donne une puissance de feu supplémentaire conséquente pour soutenir le marché des acquisitions.
À cela vient s'ajouter l'attitude prudente adoptée par les entreprises ces dernières années. La perspective d'une conjoncture plus favorable devrait les inciter à renoncer à cette prudence et à réaliser des investissements et des acquisitions.
Les facteurs de politique internationale jouent également un rôle. Le président Donald Trump est favorable à davantage de protectionnisme aux États-Unis, ce qui pourrait inciter les entreprises à disposer d'une présence physique aux États-Unis. En Chine, les restrictions commerciales semblent quant à elles refroidir quelque peu l'appétit du marché chinois pour les rachats. Le déroulement des négociations du Brexit peut également avoir une incidence sur le marché des acquisitions, mais celle-ci reste difficile à évaluer.
Marché des capitaux
La progression de la confiance des entrepreneurs donnera un élan supplémentaire au marché des IPO, lequel sera également soutenu par des taux toujours bas. L'activité sur le marché devrait en outre rester stable, compte tenu des besoins en refinancement permanents des entreprises.
Bank Degroof Petercam est un acteur de premier plan dans le domaine de la banque d'affaires, tant en Belgique qu’en Europe. La banque figure dans le peloton de tête sur les marchés des M&A*[3], des capitaux, des obligations privées et du conseil financier indépendant.
[1] Tous les chiffres présentés se basent sur les données accessibles au public. Les transactions non communiquées ne sont donc pas comptabilisées.
[2] Technologies, médias, télécommunications
[3] « Mergers and acquisition », fusions et acquisitions